Après plusieurs années dominées par le signe du Capricorne, nous voyons apparaître le craquèlement définitif d’un système à bout de souffle. Accéléré dans sa chute par le virus (et surtout par les mesures pour le contrer), ce système basé sur le profit et la consommation ne semble plus tenir qu'à son éternel leitmotiv : la relance et la croissance…
Mais nous sentons bien le changement nécessaire qui arrive. Ce que nous confirme d’ailleurs l’entrée de la conjonction Jupiter/Saturne en Verseau. Cet évènement astrologique devrait enclencher l’amorce d’une bascule dans nos consciences. Un basculement des valeurs du Capricorne vers celles du Verseau, un franchissement entre deux signes, deux mondes.
Le point critique d’un monde dépassé
Je l’ai évoqué dans mes billets précédents : avec la rétrogradation de Mars en Bélier au second semestre 2020 (au carré de Jupiter/Saturne/Pluton en Capricorne), les tensions se sont davantage polarisées dans notre monde. Il y a eu comme un durcissement des opinions. Par exemple, concernant le coronavirus, le clan des « alarmistes » affrontait celui des « rassuristes ». Sans aucune nuance, sans aucune prudence, de part et d'autre. Chacun se positionnant dans le camp de ceux qui savent.
Et puis, en France, trois attentats n'ont fait que raviver les tensions entre les partisans de telle ou telle réponse sécuritaire.
Même chose entre les démocrates et les républicains à la présidentielle des Etats-Unis. Les soupçons de fraude, le manque de confiance, le déni. Puis la fuite en avant vers la confrontation stérile, qui pourrait déboucher vers encore plus de ressentiment et de division.
Tout cela au détriment de l’apaisement collectif.
Mais la réalité nous rappelle constamment à elle, en nous faisant comprendre que tout évolue.
Ainsi, les valeurs que nous considérions hier encore comme des piliers inébranlables de nos sociétés (la démocratie, les droits de l’homme, la science…) semblent aujourd’hui battre de l’aile. Non pas qu’il faudrait les abandonner, bien sûr. Mais plutôt que nous devrions les réinventer. Leur insuffler un nouvel élan vital, en se fiant à la collaboration, à l’humain, à l’horizontalité (valeurs du Verseau) plutôt que de nous accrocher désespérément aux anciennes valeurs de l’ordre, des confrontations et de la verticalité (valeurs du Capricorne).
Du Capricorne au Verseau
Ce passage du Capricorne au Verseau se concrétise actuellement par la conjonction de Jupiter et Saturne dans le premier degré du signe du Verseau.
Cette conjonction sera d’une importance particulière pour trois raisons.
1/ D’abord parce que les deux planètes Jupiter et Saturne seront très proches (à seulement un dixième de degré de déclinaison l’une de l’autre; distance qui n’a plus été vue depuis 1623 !).
2/ Ensuite, parce que cette conjonction passera d’un cycle de Terre (dans lequel elle était depuis 1802) à un cycle d’Air (dans lequel elle sera jusqu’en 2199).
3/ Enfin, parce qu’elle se produira exactement à l’entrée du signe du Verseau, le jour précis du solstice d'hiver (le 21 décembre).
Cette synchronicité de trois évènements en un seul augure de la précision de l’évènement, mais aussi de la symbolique du basculement : passage du signe du Capricorne vers le signe du Verseau. Au moment précis où le Soleil reprend son ascension vers des jours plus longs, donc vers plus de lumière (et d’espoir!).
A la recherche d’un nouvel idéal de société
Nous avons vu que cette conjonction se forme entre deux signes (le Capricorne et le Verseau), et qu'elle quitte un cycle de Terre, pour entrer dans un cycle d'Air. En effet, depuis le début du XIXe siècle, cette conjonction se produisait tous les 20 ans dans un signe de Terre (à de rares exceptions près). La dernière en date fut celle en Taureau en 2000. Aujourd’hui, nous quittons donc un cycle matérialiste (Terre) commencé avec le début de la révolution industrielle, et nous entrons dans un cycle davantage axé sur la coopération et la communication (Air) jusqu’en 2199.
Mais consacrons nous plus précisément à la conjonction actuelle, en Verseau, qui concerne les vingt prochaines années.
Dans la symbolique astrologique, les planètes Jupiter et Saturne régissent les structures et les règles collectives . Le signe du Verseau, quant à lui, met les valeurs humaines au coeur de la société. Cette conjonction dans ce signe peut donc ouvrir la voie à un nouveau « vivre ensemble », et peut faire naître le besoin d’un nouvel idéal collectif.
On voit bien, par exemple, que les mouvements collaboratifs ont le vent en poupe ces temps-ci. Avec le Verseau, nous entrons donc dans une époque du partage. Une époque de la mise en commun.
Mais pas uniquement. Car le Verseau c’est aussi le signe des idéaux utopiques et catégoriques.
Ainsi, gardons bien à l’esprit la dualité du signe du Verseau, qui oscille constamment entre une fraternité dévouée et une utopie exclusive. Laissant émerger des idéologies basées sur la coopération et l’échange certes, mais aussi sur l’absolutisme et le fanatisme. Comme pourrait l’être le transhumanisme et le complotisme par exemple.
Voyons alors ce que sont ces deux idéologies, toutes les deux empreintes de l’énergie du Verseau, afin de mieux comprendre de quoi notre avenir (plus ou moins proche) pourrait s’imprégner.
Le transhumanisme
Pour rappel, le transhumanisme est un scientisme poussé à l’extrême, qui ne voit en l’homme qu’une dimension purement mécanique destinée à être « augmentée » (grâce à la technologie, et avec le but clair et avoué d’unifier l’homme au robot). C’est le fanatisme de la technologie, dont le but ultime n'est rien de moins que l'immortalité.
Le transhumanisme repose en grande partie sur les progrès de l’intelligence artificielle (IA), et la mise en réseau des êtres humains (via internet). Bien que cette « intelligence » n’ait rien à voir avec une entité qui pourrait prendre conscience d’elle-même, sa capacité à nous surveiller, et à nous influencer, est déjà très réelle dans notre présent.
Par exemple, on s’aperçoit que les opinions des masses sont volontiers modelées par les algorithmes de nos réseaux sociaux, eux-même basés sur une IA conçue en partie dans le but de nous maintenir dans le confort de nos certitudes. De cette façon, nous assistons à un formatage de la pensée, qui se pose (soit disant) à rebours de l’ancien mécanisme des médias traditionnels : alors que beaucoup se détournent de la télévision pour éviter le matraquage d'une pensée dominante, on observe un autre matraquage (plus pernicieux encore) sur ces mêmes personnes, via les réseaux sociaux, et l’intelligence artificielle. La bulle collective des médias dits « mainstream » s’est transformée en une multitude de petites bulles de communautés, dans lesquelles chacune se persuade de sa propre Vérité, en considérant celles des autres comme une menace…
L’autre problème évident de l’IA est la surveillance de masses (déjà très présente à travers internet et nos téléphones portables). Le cauchemar d’un transhumanisme total serait de briser la barrière qui existe entre nos téléphones portables et nos corps et que nous acceptions (pour diverses raisons) la greffe d’une puce d’identification, qui d’un côté nous faciliterait la vie quotidienne (paiements, déplacements, examens de santé facilités) et de l’autre nous rendrait totalement dépendant et tributaire de l’IA. Même si ce scénario relève encore de la science fiction, il faut bien prendre conscience que le Verseau c’est aussi cela : une vision de l’avenir à la fois centrée sur la haute technologie et sur l’humain.
On peut donc s’attendre à ce que dans les prochaines années, un des défis de l’humanité (parmi tant d’autres) sera de s’habituer à apprivoiser l’IA. Afin d’éviter que ce soit l’inverse qui se produise.
Le complotisme
Le complotisme est un scepticisme poussé à l’extrême, qui a tendance à douter de tout, sauf de lui-même. Il accuse généralement une puissante élite d’être aux manettes de manipulations savamment orchestrées pour contrôler la majorité de la population mondiale.
Ceci dit, et pour ne pas nous engouffrer dans le "fourre-tout" complotiste, il me semble avant tout nécessaire de distinguer la dissidence du complotisme.
- La dissidence est un mouvement qui refuse une pensée dominante en y proposant des alternatives. Elle conteste l'ordre établi tout en donnant de l'espoir, et ouvre des possibilités diverses de réinventer le monde.
- Le complotisme est très différent : il conteste également l'ordre établi, mais réveille le ressentiment et la colère, en nous enfermant dans une autre pensée unique que celle qu'il combat : celle d'un hypothétique complot mondial.
Ainsi, le problème du complotisme est qu’il n’accepte bien souvent plus aucune autre cause au drame du monde, que celle du complot. Comme si derrière les enjeux de pouvoir, il y avait toujours un plan conscient et machiavélique.
Dans leurs versions les plus extrêmes, le transhumanisme et le complotisme sont des courants de pensée à la fois visionnaires et absolus. Mais la démesure de l’un ne fait que renforcer la paranoïa de l’autre…
Le transhumanisme peut devenir une suite logique de l’ultra-capitalisme ravageur que l’on vit actuellement. Alors que le complotisme peut, dans sa dénonciation acharnée des abus de pouvoir, servir de rempart plus ou moins efficace au transhumanisme, mais restera toujours dans l’impasse tant qu’il n’acceptera pas que derrière la réalité des évènements, il existe aussi des enjeux inconscients et complexes.
Il faudra donc être très prudent avec ces valeurs du Verseau qui nous incitent à la fois à la contestation, au changement, et au progrès. Bien sûr qu'il va falloir contester un ordre devenu obsolète, et le changer profondément, en usant du progrès. Mais il ne faudra pas faire non plus l'impasse sur ce que nous avons déjà construit, et qui fonctionne. Je pense notamment aux idéaux d'égalité et de liberté, que nos sociétés, dites démocratiques, ont mis tant de temps à construire.
Ainsi, je crois que ni le transhumanisme, ni le complotisme ne soient vraiment capables de nous plonger dans un avenir serein, car tous les deux sont basés sur des peurs humaines très anciennes : celle de la mort pour le transhumanisme, et celle du pouvoir pour le complotisme.
Technologies, humanisme, entraide, et dissidence
Alors, plutôt que de sombrer dans un complotisme devenu délirant, ou un transhumanisme s’annonçant irrémédiablement autoritaire, peut-être faudra-t-il simplement nous inspirer de ces idéologies, en les débarrassant de leur radicalité. C’est à dire en nous orientant vers la coopération, l’humanisme et la dissidence. Ainsi qu’en acceptant le progrès technologique comme un outil, pas comme une béquille.
Car c’est grâce à la coopération que nous pourrons faire face aux défis majeurs qui s’annoncent (sociaux, économiques, écologiques et sanitaires).
C’est également en nous connectant à nos valeurs humaines que nous pourrons nous réapproprier nos raisons d'être, et notre lien à la nature.
Enfin, c’est dans la dissidence que nous pourrons affirmer notre refus de participer à un (ancien) système que nous jugeons de plus en plus inégalitaire, incohérent et liberticide.
Pour conclure, nous avons vu qu’aux restrictions et à l’angoisse Saturne/Pluton (premier semestre 2020) a succédé l’indignation et la colère de Mars en Bélier (second semestre 2020). Il faudra maintenant tourner la page, et commencer à repenser en profondeur nos idéaux collectifs (la conjonction Jupiter/Saturne dès le début 2021).
Ainsi, au lieu de ressasser les risques et les dangers d’un futur potentiel (transhumanisme, domination des puissants, dégradation de l’environnement), le temps est venu de passer à l’action pour donner vie à une autre potentialité Verseau. Un monde où la cohésion, l’entraide et l’horizontalité du pouvoir deviendraient le socle de nos vivre ensemble.
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