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L'humanité, face au principe de réalité

Dernière mise à jour : 23 mars 2020

Nous sommes actuellement dans le coeur de la crise qui s’est amorcée en 2008 avec l’entrée de Pluton en Capricorne. Douze ans plus tard, alors que Pluton est toujours dans le même signe, la conjonction Saturne/Pluton, rejointe momentanément par Mars, et plus longuement par Jupiter, sonne comme le point d’orgue d’une période inédite et tumultueuse de l’histoire. Un séisme des consciences, qui devrait catégoriquement changer nos systèmes de pensée.

Pour comprendre notre époque et les enjeux qui l’anime, il faut d’abord comprendre les énergies véhiculées par le signe du Capricorne : il est le symbole de l'arrêt nécessaire, d’une période de repos, d’intériorisation. A la fois intransigeant, froid, et distant, c’est aussi ce signe qui, durant le cycle des saisons, enclenche le solstice d’hiver, moment à partir duquel le Soleil va reprendre son ascension et les jours se rallonger. Le Capricorne annonce donc un basculement entre une période empreinte d’obscurité, à une autre, annonciatrice d’un regain de lumière. Ainsi, malgré ses aspects sévère et austère, et même si le traverser nous fait vivre l’aridité matérielle, et le doute cynique, il n’empêche que le Capricorne est aussi porteur d’espoir. Car c’est dans ce signe qu’on construit. En l’occurence, que l’on construit le monde de demain.


Ainsi, et depuis plusieurs années maintenant, nous assistons, au travers du passage de Pluton en Capricorne, à l’effritement et à la déliquescence de notre monde.

Son état est passé d’un système bipolaire sous tension (les deux blocs Est/Ouest), à un système unipolaire dominant (celui des Etats-Unis), puis, enfin, à celui d’un monde multipolaire en pleine expansion (émergence des pays autrefois en développement).

Mais petit à petit, la discorde s’est installé au travers de ces nombreux pôles. Uranus en Bélier entre 2011 et 2018 et la longue traversée d’Eris (planète de la discorde) en Bélier reflètent bien, en partie, cette « transformation explosive ». Les aspirations humaines se sont mises à diverger à un point tel que les tensions se font sentir aujourd’hui dans tous les domaines : de la politique aux religions, en passant par l’environnement, l’économie, les relations internationales, le commerce… Nous arrivons aujourd’hui à un point paroxysmique des tensions alors qu’Eris se trouve au carré de la fameuse conjonction Saturne/Pluton/Jupiter. Les solutions pour créer un nouveau monde désirable (et surtout viable) naissent partout, mais ces solutions, plus ou moins sérieuses, sont comme les fragments d’un objet qui explose : elles fusent dans toutes les directions. Et les tensions grandissent à mesure que ces fragments s’éloignent les uns des autres.


Voilà donc pour le constat.


Concernant le passage critique de l’année 2020, j’évoquais dans mon blog, il y a deux ans déjà, les mots restriction et construction. Mais qui aurait imaginé, alors que la pandémie du coronavirus explose actuellement dans le monde, un tel degré de restriction dans nos sociétés démocratiques ? Qui aurait imaginé une pandémie de cette ampleur ? Pour beaucoup d’entre nous, nous imaginions la crise qui arrivait, mais nous ignorions aussi tous la forme qu’elle allait prendre. Nous découvrons donc aujourd’hui, abasourdi, son élément déclencheur : le nouveau coronavirus. Le COVID-19, la maladie qu’il déclenche, se lit sur toutes les lèvres de la planète.


Un virus donc. Suffisamment mortel pour déstabiliser nos croyances vacillantes, et nous plonger dans nos peurs les plus profondes, mais aussi suffisamment inoffensif, pour ne pas concrètement menacer la survie de notre espèce. Comme si ce virus, plutôt que de vouloir nous anéantir, voulait nous réveiller.


Face à cette épreuve sans précédent (à l’échelle mondiale), l’humanité est mise face aux règles qui régissent son monde. Elle prend conscience qu’elle ne s’y dérobera pas : on n’exploite pas indéfiniment, sans conséquence. Saturne et Pluton en Capricorne sont impitoyables, et nous rappellent ce qu’est la responsabilité.

Ainsi, le coronavirus reflète bien, à un niveau symbolique, l’autodéfense de la Nature face à l’entêtement des hommes, puisque, jusqu’à preuve du contraire, ce nouveau virus serait d’origine animale. C’est en effet le pangolin, un petit animal à écailles, menacé d’extinction, qui serait probablement à l’origine de l’éclatement de nos systèmes capitalistes ravageurs.

Un virus qui heurte nos voix respiratoires (comme nous heurtons ceux de la planète). Un virus qui épargne la jeunesse, et qui menace les anciens. Un virus qui a provoqué en quelques semaines une baisse drastique des émissions de CO2 dans le monde, alors que les nombreux sommets internationaux de défense du climat en ont été incapables depuis plusieurs années.


Le message n’est-il pas clair ?


Si il nous a été donné, en tant qu’êtres humains, le pouvoir de transformer et améliorer nos conditions de vie, nous devons maintenant urgemment comprendre que ce pouvoir a des limites. Et que l’exploitation infinie de nos milieux naturels risque de se retourner contre nous, tel le retour d’un mouvement de boomerang mal contrôlé.


Ceci dit. Il n’y a ni châtiment, ni punition la dedans. La conjonction Saturne/Pluton en Capricorne, amplifiée par Jupiter, nous met tout simplement face à nous-même. C’est tout. C’est un incroyable miroir de vérité. C’est aussi un juste rééquilibrage de l’ordre naturel du monde. Dans cette épreuve, l’humanité se retrouve face à elle-même, c’est à dire face à ses excès, son aveuglement, et son avidité.

Et ce virus semble nous le signaler. Non pas en déclenchant un cataclysme écologique, mais plutôt en nous mettant face à nos systèmes bancals, basés sur une croissance sans fin. L’humanité n’aura donc pas été suffisamment adulte pour se réguler elle-même.


La crise est mondiale. Tous les Etats de notre monde devront se remettre en cause, qu’ils soient autoritaire ou démocratique, progressistes ou conservateurs. Ce virus remet tout en cause : nos libertés, nos croyances, notre confort, notre sécurité.

Mais cette épreuve, qui sera vécu comme un cataclysme dans de nombreuses consciences, nous poussera aussi à grandir, de manière collective, afin de mieux s’adapter aux règles qui régissent notre monde, pour maintenir son équilibre. C’est là qu’après la restriction, il y aura la nécessaire (re)construction.


Pour ce faire, il faudra alors puiser dans l’énergie du Capricorne la persévérance, le calme et le dépouillement. C’est quand on a plus rien à perdre, au fond du trou, que l’impossible devient envisageable. Le travail sera alors de nous intérioriser, afin que la peur face à laquelle nous nous trouvons, puisse être source de créativité, d’engagement, et de conscience. Je crois que c’est cette prise de conscience commune, au niveau mondial, qui pourra renverser la donne. Et certainement que la crise sanitaire actuelle pourra nous y aider.


Aussi, n’oublions pas que Neptune en Poissons, depuis 2011 et jusqu’en 2025 nous invite à nous relier aux autres, à nous ouvrir à la transcendance, à la spiritualité (et non à la religion qui elle est, au contraire, reliée au Capricorne et aux crispations de nos sociétés). La coopération fera également parti des réponses qui pourraient nous sortir du marasme, avec l’entrée de Pluton en Verseau, en 2024.

Le plus important sera donc d’apporter une réponse commune aux problèmes de la fracture mondiale qui s’annonce. Dépasser les divergences, qui jusque là ont poussé le monde dans les méandres abyssaux et insolvables des guerres, pour se rassembler et agir pour le bien commun. Celui de la Vie et du bien-être. Non pas le bien-être au service de plaisir individuel et égoïste, qui jusque là s’est chargé d’asservir l’Homme. Mais plutôt le bien-être qui prend soin de soi et des autres, qui prend le temps de s’ouvrir aux autres. Et d’arrêter, enfin, de courir après des chimères insaisissables.


Pour finir, alors que de nombreux spécialistes prédisaient l’effondrement de nos sociétés, j’aurais plutôt tendance à envisager le basculement d’une société à une autre. Car le mot « effondrement » véhicule une énergie anxiogène, alors que le mot « basculement » porte en lui davantage l’espoir du changement.


Et ce n’est qu’avec de l’espoir qu’on crée de l’avenir.

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