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Zodiaques sidéral et tropical : comment dépasser l’éternel clivage ?

Dernière mise à jour : 16 déc. 2018

Alors que les zodiaques tropical et sidéral ont longtemps été opposés l’un à l’autre, et que cette apparente incohérence a été maintes fois reprise par les détracteurs de l’astrologie, on pourrait se demander aujourd’hui ce que l’un et l’autre de ces zodiaques peut nous apprendre de nous même. Et comment ils peuvent s’inscrire chacun dans des espaces très différents, et donc éventuellement, au travers de niveaux de conscience, eux aussi, très éloignés…


Avant toute chose, rappelons qu’il existe aujourd’hui un décalage d’environ 25° entre les zodiaques tropical et sidéral. Par exemple, un natif du Bélier en tropical, pourrait finalement se voir natif des Poissons en sidéral. Ce qui peut effectivement prêter à confusion, et nous interroger sur le bien fondé de ces deux zodiaques.

Mais cela devrait surtout nous inciter à mieux nous informer sur ce que sont réellement ces deux zodiaques.


Que sont les zodiaques sidéral et tropical ?


Qu’il soit sidéral ou tropical, rappelons nous d’abord que le zodiaque est une bande circulaire de notre ciel étoilé, sur laquelle se déplacent les astres de notre système solaire, vus depuis la Terre.

Le zodiaque peut donc être comparé à une route, immobile, parcourue par des planètes, mobiles. Les constellations d’étoiles en seraient les jalons, des points de repère fixes, comme le serait le paysage d’une route.

Le tout est de comprendre que les repères fixes (le paysage) ne sont pas les mêmes dans les zodiaques sidéral et tropical.

En effet, bien que ces deux zodiaques se superposent dans le ciel, une chose les différencie : l’un est jalonné par des signes (zodiaque tropical) pendant que l’autre l’est par des constellations (zodiaque sidéral).


Chaque zodiaque a donc sa référence (son paysage) qui lui est propre :

  • Le zodiaque sidéral a pour référence la toile de fond céleste (liée à notre galaxie), c’est à dire les constellations d’étoiles telles que nous les observons dans le ciel. Il est établi que le point d’origine de ce cercle zodiacal se trouve au début de la constellation du Bélier (celle que les astrologues ont défini comme telle il y a plus de 4000 ans). Ce zodiaque est composé de 12 constellations.

  • Le zodiaque tropical a quant à lui pour référence les saisons terrestres (liées à notre Soleil). Il est établi que son origine se trouve au début du signe du Bélier (et non de la constellation du Bélier!), au moment précis de l’équinoxe du printemps, lorsque la durée des jours et des nuits sur Terre est exactement égale en tout point du globe. Ce zodiaque est composé de 12 signes, du même nom que les constellations.

Nous retiendrons de ces deux points que le zodiaque tropical est lié à notre système solaire, et que le zodiaque sidéral est lié à notre galaxie (la voie lactée).

Ainsi, lorsque nous parlons de zodiaque tropical, nous parlons d’un espace intérieur à notre système solaire, et lorsque nous parlons de zodiaque sidéral, nous parlons d’un espace intérieur à l’ensemble de notre galaxie. Par conséquent, il faudra donc bien prendre conscience que ces deux zodiaques s’inscrivent dans des échelles de grandeur très différentes, dont l’une renferme un espace incluant notre Soleil et ses planètes, et l’autre un espace incluant des milliards d’étoiles (dont notre Soleil et ses planètes). Ainsi, vu sous cet angle, il apparaît plus clairement que ces deux systèmes zodiacaux semblent davantage se compléter (et même s’emboiter) plutôt que de s’opposer.


2 - Un rapide historique des deux zodiaques


Afin de poursuivre notre étude des deux zodiaques, un bref rappel des contextes dans lesquels ils se sont inscrits dans l’histoire devrait nous aider à davantage cerner leur rôle.


Les premiers astrologues (les babyloniens, jusqu’à nouvel ordre) ont naturellement commencé à utiliser le zodiaque sidéral, puisque celui-ci est en rapport direct avec ce que l’homme observe dans le ciel. Cette pratique a perduré plus de 2000 ans, jusqu’au début de notre ère chrétienne (et perdure encore aujourd’hui en Orient). Durant toute cette période, les astrologues utilisaient donc exclusivement les constellations, qui, dans leur échelle de temps, leur paraissaient immobiles.

Ce n’est que peu avant notre ère que certains astrologues (notamment le grec Hipparque) se sont aperçus que les constellations n'étaient pas immobiles, mais avançaient très lentement par rapport aux saisons terrestres (à raison de 1° tous les 72 ans, c’est à dire une constellation tous les 2160 ans !).

Ce mouvement est aujourd’hui connu sous le nom de précession des équinoxes, et est expliqué physiquement par le fait que l’axe de rotation de la Terre décrit la surface d’un cône (comme pourrait le faire une toupie) selon une période de 26000 ans.


A l'époque des Anciens, cette découverte a mis en évidence un problème de taille : le zodiaque sidéral, considéré jusque-là comme fixe, était en fait mobile !

La question que les astrologues se sont alors certainement posés face à ce phénomène est la suivante : n’y a-t-il pas une incohérence à étudier le mouvement de planètes sur un repère qui bouge lui-même ? Etait-il alors envisageable de trouver un autre référentiel, fixe et absolu ?

A une époque où la Terre était considérée comme immobile, une réponse possible était de trouver un référentiel lié à cette même Terre.

C’est alors vers 150 après JC que Ptolémée proposa une solution au problème du zodiaque « mouvant » avec l’introduction d’un nouveau zodiaque, basé celui-ci sur les équinoxes (donc sur la Terre et le rythme des saisons). Ce zodiaque tropical est donc aujourd’hui à l’image de ce qu’il était il y a 2000 ans. La raison en est que ce ne sont plus les constellations sidérales qui sont prises en référence, mais les signes tropicaux, qui sont liés au mouvement de la Terre autour du Soleil.


Il est d’ailleurs intéressant de nous apercevoir aujourd’hui que le basculement sidéral/tropcial (qui a eu lieu dans les civilisations du bassin méditerranéen) s’est fait au début de l’ère chrétienne, à un moment où le monothéisme commençait à prendre une place toute particulière dans l’histoire de l’humanité. Comme si les consciences de cette époque étaient à la recherche d’un absolu, unique et intangible. Un repère fixe en quelque sorte, sur lequel l’Homme puisse se construire. Bien sûr, on ne peut pas dire que le monothéisme soit apparu à cette période (puisque le judaïsme était déjà porteur de cette pensée), mais on peut néanmoins envisager que cette période a été décisive dans l’élargissement de cette pensée à travers le monde.


Ainsi, ce bref résumé historique démontre finalement que les deux zodiaques, avant d’être des vérités en soi, sont surtout le reflet de la conscience humaine. On ne pourrait pas alors décréter que l’un soit meilleur que l’autre, mais plutôt que chacun d'eux reflète un aspect unique des investigations intérieures de l'Homme. Une fois de plus, sous cet angle, les deux zodiaques nous apparaissent davantage complémentaires que concurrents.


Pour résumer :

  • Les civilisations du monde ont d’abord été amenés à étudier le ciel suivant le zodiaque sidéral puisque celui-ci est en rapport direct avec ce que l’homme observe dans le ciel.

  • Puis, ayant mis en évidence le lent mouvement des constellations à travers les âges, la question de la légitimité du zodiaque sidéral s’est posée : était-il cohérent de mesurer un mouvement (celui des planètes) sur un autre mouvement (celui des constellations) ?

  • Le besoin d’inventer un nouveau repère, fixe et absolu, sur lequel le mouvement des astres puisse être mesuré, se fit donc sentir. Ce fut fait avec le zodiaque tropical, au début de notre ère.


3 - Du zodiaque sidéral au zodiaque tropical


Le changement de zodiaques dans l’histoire de l’astrologie semble donc surtout montrer un changement de conscience chez l’Homme. Une évolution de la façon d’appréhender l’univers.

Un peu comme si, au cours de son évolution, la conscience humaine avait progressivement quitté une région (liée au zodiaque sidéral et à notre galaxie), pour s’imprégner un peu plus profondément d’une autre région (liée au zodiaque tropical et à notre système solaire). En d’autres termes, comme si nous nous étions éloignés d’un niveau d’appréhension du monde pour faire l’expérience d’un autre, plus proche de la matière, plus proche de notre Terre. On pourrait même s’apercevoir que ce mouvement va dans le sens de l’incarnation : on s’éloigne du Ciel pour se rapprocher de la Terre.


Et si nous poussons ce raisonnement un peu plus loin, nous pourrions considérer le système des maisons astrologiques comme un troisième zodiaque, qui lui, serait en prise directe avec le monde tangible de la matière, et avec les aspects très concrets de nos vies.


Dans cette optique :

  • Le zodiaque sidéral nous renseignerait sur ce que nous sommes sur un niveau supérieure (certains peuvent l’appeler le Soi, d’autres l’esprit). Il concernerait davantage une conscience peu accessible, et qui aurait à voir avec la spiritualité. Il serait lié à l’espace de notre galaxie.

  • Le zodiaque tropical nous renseignerait sur l’être incarné que nous sommes sur Terre (certains peuvent l’appeler le Moi, d’autres l’âme?). Il concernerait la « coloration » que notre esprit expérimente dans la matière, au travers de ce que nous appelons le tempérament et le caractère de chacun. Il serait lié à l’espace de notre système solaire.

  • Le zodiaque des maisons nous renseignerait quant à lui sur les expériences concrètes que le Moi pourrait vivre sur Terre (et qui donnent naissance à l’ego, c’est à dire à l’être humain que chacun de nous sommes sur Terre). Il est lié à l’espace de notre Terre.

Nous entrevoyons dans ce modèle une forme concentrique de l’expression de la vie. Un système de « poupées russes » en quelque sorte, où chaque couche supérieure imprègne les couches inférieures. A l’image de notre univers visible, où les galaxies englobent les systèmes stellaires, qui englobent eux-mêmes les planètes.

Dans ce système, l’ego ressent l’esprit puisqu’il en est imprégné, mais il est trop limité pour en faire une expérience globale.

De la même manière que la Terre ne pourra jamais parcourir tous les recoins du système solaire (et encore moins ceux de la galaxie), l’ego ne pourra jamais faire l’expérience globale de l’énergie dont il est imprégné.


4 - Le décalage des zodiaques :


C’est le décalage entre les zodiaques qui a ouvert le débat, entre un zodiaque sidéral, supposé réel (puisqu’il se réfère aux constellations réellement observées dans le ciel) et un zodiaque tropical, supposé immuable (puisqu’il se réfère au rythme constant des saisons).


Comme si il fallait choisir lequel des deux zodiaques décrivait au mieux la complexité du monde… Comme si il fallait choisir une « vérité », entre deux conceptions différentes du monde.


Mais la véritable question ne serait-elle pas d’envisager chaque zodiaque comme une pièce unique et particulière d’un même puzzle ?


Nous vivons une époque qui a mis en évidence, scientifiquement, à travers la relativité et la physique quantique, un univers à multiple facettes. Nous avons découvert que notre réalité prend des aspects très différents selon le point de vue observé. Et cette nouvelle donne est véritablement en train de changer en profondeur nos consciences.

Les repères que nous nous sommes construits pendant des générations commencent à vaciller. De nombreuses croyances solidement encrées s’effondrent, les systèmes construits depuis des siècles s’effritent, tandis que d’autres naissent et se multiplient… Et de plus en plus, nous ne savons plus à quel saint nous vouer…


Face à cela, on tombe volontiers dans le piège du relativisme aveugle et désillusionné : puisque tout se vaut, plus rien n’a d’importance. Alors que, au contraire, le relativisme pourrait aussi être celui qui nous invite à envisager l’existence du point de vue du voisin, du concurrent, de l’ennemi. Et justement lui accorder toute l’importance qu’il mérite. Puisqu’il s’agit de prendre conscience que l’Autre est indissociable de nous-même. Qu’il représente une autre facette de notre monde.

Et dans cette optique, vouloir décréter un zodiaque plus vrai qu’un autre ne serait-il pas un vieil automatisme qui appartiendrait au passé ?


Alors que le zodiaque tropical est apparu dans un contexte de changement de conscience, en réponse au besoin des hommes de se fixer un repère, on peut se demander en quoi notre époque serait porteuse d’un nouveau paradigme (que l’humanité d’il y a 2000 ans n’était pas en mesure d’envisager) ? Dans quelle mesure est-elle prête aujourd’hui à considérer plusieurs possibles ? plusieurs points de vue d’une même réalité ?

Pourrait-on imaginer sérieusement la possibilité de la complémentarité des zodiaques tropical et sidéral ?


Et rappelons nous pour conclure, que l’astrologie, avant d’être zodiacale, est surtout planétaire. Cela veut dire que ce sont les planètes qui agissent, et les zodiaques qui imprègnent. Ce sont les planètes qui, à travers le temps et le mouvement, inscrivent leurs expériences dans les différentes couches des consciences.

Ainsi, ce sont les planètes qui feraient le lien entre les différents zodiaques, à travers le mouvement du temps, et l’expérience que nous vivons sur Terre.

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